samedi 25 novembre 2006

Lettre à nos Amis - n°4 - Novembre 2006

Pari gagné ! J’avoue pourtant avoir eu un petit pincement de cœur, ces derniers jours, alors que se préparait notre réunion à la Mutualité sur le thème La Tradition catholique, notre Bien commun. Malgré quelques désistements d’avant dernière seconde, nous avons pu exprimer sereinement notre ambition et nos convictions pour l’Église – en mettant autour d’une table toutes les tendances depuis l’abbé Laguérie, supérieur de l’Institut du Bon Pasteur jusqu’à Jean-Pierre Denis directeur de la rédaction de La Vie. 

Pour cette circonstance qui est vraiment une première, vous avez massivement répondu à notre invitation. Dans la grande salle de la Mutualité, nous avons dû refuser du monde ce lundi 20 novembre. Malgré la pluie et les embouteillages, qui à Paris vont toujours de pair, chacune des 950 chaises avait trouvé preneur et beaucoup d’entre nous seront restés debout pour écouter les diverses interventions. Qu’est-ce qui a engendré un tel succès, un soir en semaine ?

Je crois pouvoir le dire d’un mot : votre espérance. L’espérance qu’a suscitée l’élection du pape Benoît XVI. L’espérance qu’a déclenché en nos cœurs son « parler vrai ». Nous sommes séduits par cet art qu’il a de « provoquer à la vérité » pour employer une de ses expressions.

Désormais, depuis son discours du 22 décembre, le concile Vatican II n’est plus comme le recueil des tables d’une loi nouvelle – objet sempiternel d’invocations. C’est simplement un immense texte, difficile à lire, providentiellement mis sur notre chemin pour que l’Église puisse affronter « le monde moderne » à travers les questions qu’il nous adresse ou comme dit Benoît XVI, « les pistes qu’il ouvre » pour nous.

Désormais, la messe latine est au centre des débats – les sondages sont les mêmes qu’il y a 25 ans – 65% des français catholiques souhaitent la libéralisation de la messe traditionnelle. Ce chiffre (à peu près identique dans deux sondages différents – un sondage Internet et un sondage CSA –) est une divine surprise. Il montre à lui seul que les tendances du Pontificat rejoignent le désir profond des catholiques.
Débat contradictoire : comment sortir des années 70 ?
(Crédit Photo : Olivier Figueras) 
Le 20 novembre, nous avons montré qu’il était possible de faire bouger les lignes dans la monstrueuse guerre de tranchées qui oppose les catholiques entre eux depuis 40 ans.

Mais il y a un enjeu plus lourd encore : il nous faut regagner les intelligences. En finir avec l’idéologie religieuse des années 70. Retrouver les lois merveilleuses de l’évidence chrétienne.

S’il y a un domaine dans lequel les poncifs ont fait rage depuis 40 ans, c’est celui de la Liturgie. Idées fausses sur la liturgie des premiers siècles. Idées fausses sur les modalités de la participation des fidèles. Idées fausses sur la sécularisation inéluctable. Idées monstrueuses sur la mort de l’homme religieux.

C’est par tombereaux que l’on ramasse les schémas préfabriqués et les évidences en formica que nous ont léguées les années 70. Il ne suffit pas de les identifier et de les collectionner. Il faut aujourd’hui remplacer toutes ces certitudes en toc, en retrouvant la forme catholique et sa divine efficacité.

C’est à quoi entend s’employer l’abbé Christophe Héry en organisant un colloque universitaire d’une extrême richesse. Le thème ? La sainte Messe entre tradition et mutations.

Histoire, théologie, anthropologie, littérature, ce colloque universitaire pluridisciplinaire vous remettra les idées à l’endroit, en vous donnant l’intelligence de ce Dieu sensible au cœur que la sainte liturgie nous permet d’adorer.

SAMEDI PROCHAIN, 2 décembre (une date historique), rendez-vous à l’espace Moncassin…

Abbé Guillaume de Tanoüarn +

dimanche 1 octobre 2006

Lettre à nos Amis - n°3 - Octobre 2006

Mauvais temps pour les défenseurs de la Tradition catholique. Ça canarde de tous côtés. Les sans-papiers de l’Eglise, tout récemment régularisés par la volonté du Saint-Père, suscitent la suspicion et l’inquiétude chez les dignitaires, que l’on avait guère habitué aux changements de cap. Certains, cependant, jouent très spontanément l’accueil. Je pense à ce prêtre de banlieue, qui m’a téléphoné et a demandé à me rencontrer, chargé dans son diocèse de l’œcuménisme avec les protestants, et qui avait découvert sur Internet le site du Centre Saint-Paul. Intrigué par cette accusation que nous portons contre le Concile d’avoir favorisé l’éclosion d’une « religion nouvelle », d’une nouvelle attitude de l’homme vis à vis de Dieu, il avait suivi la création de l’Institut du Bon Pasteur dans les medias…On peut dire que si certains évêques avaient son ouverture d’esprit (son ouverture au Saint-Esprit et à la paix qu’il établit en nous), l’Eglise de France ne donnerait pas aujourd’hui le contre témoignage public de ses divisions. Nous voulons, quant à nous, manifester notre désir de contribuer – par notre défense résolue des formes de la Tradition catholique – à l’Unité de la sainte Eglise, Unité qui n’est pas une uniformité humaine des rites et des discours mais la force rayonnante d’une foi et d’une charité communes, l’élan d’une espérance qui a le même objet. 

C’est dans cette perspective que l’A.D.C.C. organise le lundi 20 novembre prochain dans la grande salle de la Mutualité à Paris une réunion « tradi-oecuménique » consacrée à la Tradition catholique notre Bien Commun. Vous trouverez ci-joint le programme détaillé de cette manifestation. Notre idée ? Indépendamment des idéologies qui ont sévi jusqu’au cœur de l’Eglise dans les années soixante et soixante-dix, montrer qu’il existe une volonté commune (jusque dans l’affirmation des différences) pour que soient restituées aux fidèles les formes de la Tradition catholique.

Si nous nous plaçons sous la houlette du Pasteur universel, le pape Benoît XVI, la guerre des clans n’aura pas lieu entre catholiques. Mais à nous de connaître et de faire connaître son message. Quoi qu’en pensent les pleureuses professionnelles de tous bords, qui ne l’ont pas lu, il a - lui seul - la grâce d’état pour mener cette « barque qui prend l’eau de toutes parts » - mais qui n’en reste pas moins celle à laquelle Dieu a promis d’arriver au port.

L’actualité sera très chargée ces prochains jours. Les évêques réunis à Lourdes ont pour la première fois de leur histoire, mis à l’ordre du jour le problème traditionaliste. L’Institut du Bon Pasteur figure en première ligne parmi les questions qui seront soulevées.

A la Mutualité, le 20 novembre, nous aurons l’occasion de répondre aux évêques, soit, ce que je souhaite, pour leur exprimer notre gratitude, soit, ce que l’on peut craindre, pour leur demander le plus solennellement possible, de revoir leurs positions, restées fixes depuis les années 80.

Dans les deux cas, il importe que nous soyons très nombreux ce soir-là. Il s’agit - que nous le voulions ou non - d’une échéance cruciale pour l’avenir de l’Eglise en France. Lundi 20 novembre à 20h, il faudra être là pour faire face !

Abbé Guillaume de Tanoüarn +

vendredi 1 septembre 2006

Lettre à nos Amis - n°2 - Septembre 2006

Chose promise, chose due. Je vous avais annoncé au mois d'août « des décisions prises à Rome » pour « baliser le chemin de crête » sur lequel nous nous engageons. Eh bien les voilà et, vous l'avouerez, sans retard!

Le cardinal Castrillon-Hoyos, en la fête de la Nativité de la Sainte Vierge Marie, a bien voulu ériger sous l'autorité de M. l'abbé Laguérie, une nouvelle société religieuse : l'Institut du Bon Pasteur, avec le pouvoir d'incardiner des prêtres et de faire ordonner des séminaristes.

Deo gratias ! Oui, à Dieu d'abord les remerciements de nos cœurs débordants. Nous, prêtres injustement chassés, nous étions traités de mutins. Et voilà que nous sommes officiellement embauchés dans la vigne du Seigneur, pour continuer à travailler comme nous l'avons toujours fait « pour que son Règne arrive ». Pensons aussi aux séminaristes d'Ecône, laissés sur le pavé sans une explication le lendemain des Ordinations de fin d'année. Ils ont ainsi retrouvé un port d'attache pour prendre des forces avant la « grande traversée » de leur ordination sacerdotale.

Cet Institut qui porte le nom du Bon Pasteur évoque d'abord, dans son titre, la générosité toute pastorale de Rome à notre égard. J'ai beaucoup parlé de Rome depuis bientôt 18 ans que je suis prêtre. Mais aujourd'hui, je peux dire que j'ai vu le visage de Rome et que ce visage est un visage de miséricorde.

J'imagine qu'un certain nombre de mes lecteurs et néanmoins amis froncent les sourcils en se demandant : mais qu'est-ce qu'ils ont lâché pour obtenir cela ?

Ce que je voudrais avoir lâché, c'est la passion excessive qui m'anime et cette volonté d'avoir raison qui parfois m'a rendu injuste.

Mais sur le fond, nous n'avons rien lâché. Lisez donc attentivement le communiqué ci-joint : usage exclusif de la liturgie traditionnelle, critique constructive du concile Vatican II. Avec magnanimité, Rome nous accorde tout.

En contrepartie ? Eh bien nous devons aider ce pape, là où nous sommes, avec les moyens qui sont les nôtres, à sortir l'Église de la religion conciliaire. J'ai quelques idées sur les modalités pratiques de ce beau programme. Je vous en entretiendrai dès que possible.

Mais tout de suite, ce qu'il nous faut faire, c'est rendre grâce. Par une délicate attention, le cardinal Castrillon a souhaité que notre Société soit érigée en la fête de la Nativité de la Vierge. Eh bien ! Pour la fête du Saint Nom de Marie, ce 12 septembre, à 19 heures, j'invite tous ceux qui le peuvent à se joindre à nous pour chanter un Te Deum et une messe d'action de grâce. C'est M. l'abbé Laguérie nouveau supérieur, qui conduira notre prière.

Que ceux qui ne peuvent pas se libérer dans un délai si court ou qui habitent trop loin pour pouvoir venir jusqu'à nous, n'hésitent pas à s'unir de cœur et d'intention à notre chant.

Pour que grandisse toujours notre amour de l'Église et notre volonté de la servir.

Abbé Guillaume de Tanoüarn

Communiqué - Dialogue entre Rome et les traditionalistes, un premier acquis 

Ce vendredi 8 septembre 2006, en la fête de la Nativité de la Sainte Vierge Marie, le cardinal Castrillon-Hoyos, préfet de la Congrégation du Clergé, au nom du Saint-Siège, a érigé l’Institut du Bon Pasteur en « Société de vie apostolique ». Regroupant sous la houlette de M. l'abbé Laguérie, ancien curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet à Paris, des prêtres traditionalistes de la Fraternité Saint-Pie-X, cette communauté nouvelle, la première du genre reconnue par le pape Benoît XVI, marque la volonté sérieuse de la part de Rome d'en finir avec le séparatisme traditionaliste. Quelques précisions juridiques sont nécessaires pour prendre la mesure de ce petit événement. Cet Institut est reconnu comme de Droit pontifical, c’est-à-dire qu’il relève directement du Saint-Siège et que son supérieur a le pouvoir de juridiction ordinaire, aux fors interne et externe, sur tous les membres de la société. Il incardine ses membres prêtres et diacres. Il peut ouvrir un séminaire et appeler aux ordres mineurs et majeurs les candidats reconnus aptes au sacerdoce. Fait digne d’être remarqué, l'érection de ce nouvel Institut est intervenue en plein accord avec le président de la conférence épiscopale française, le cardinal Ricard, qui a accueilli la nouvelle fondation dans son diocèse.

Le Saint-Siège octroie aux membres de l’Institut « l’usage exclusif de la liturgie grégorienne » (Statuts II, §2). Le rite traditionnel est « le rite propre » de la fondation, comme le soulignait le cardinal Castrillon lui-même, en recevant les membres de l’Institut. Désormais, à travers les statuts du Bon Pasteur, la messe traditionnelle n’est plus seulement une permission. Elle se trouve encouragée pour elle-même par le Siège Romain. Par ailleurs, chaque membre fondateur reconnaît personnellement « respecter le Magistère authentique » du Siège Romain, dans « une fidélité entière au Magistère infaillible de l’Église (Statuts II §2). De plus, conformément au discours du pape Benoît XVI à la Curie Romaine le 22 décembre 2005, les membres de l’Institut, autant qu'il est en eux, sont engagés, par une « critique sérieuse et constructive » du Concile Vatican II, à permettre au Siège apostolique d’en donner l'interprétation authentique.

Les prêtres de cette nouvelle œuvre apostolique et missionnaire se réjouissent de la générosité avec laquelle la hiérarchie ecclésiastique a reçu leur demande d’une communion qui soit enfin pleinement manifestée avec le Saint-Siège.

La création de l’Institut du Bon Pasteur n’est pas une fin en soi ; c’est un commencement. Le cardinal Ricard a promis au mois d'avril dernier que les évêques français s'engageront dans « un vrai travail de communion » avec les traditionalistes. La création de cet Institut constitue l'occasion toute trouvée de tourner le dos aux anathèmes interpersonnels et de passer, d'un côté comme de l'autre, de la déclaration d'intention à une mise en œuvre sérieuse et vraiment chrétienne de ce qui au fond n’est rien d’autre que la charité surnaturelle entre tous les catholiques !

Centre Saint-Paul, Paris.

mardi 1 août 2006

Lettre à nos Amis - n°1 - Août 2006

Août 2006 n°1

Alors qu’une nouvelle année scolaire va commencer, je voudrais vous donner quelques nouvelles de notre Centre Saint Paul.

Nous nous sommes lancés le 1er mai dernier, à la grâce de Dieu, comptant sur votre générosité. L’enjeu ? Créer à Paris une antenne traditionaliste libre, libre de critiquer les déviations de la religion conciliaire et libre de soutenir la grande espérance que fait naître dans les cœurs fidèles le pontificat de Benoît XVI. A travers une session de théologie qui a rencontré un grand succès (plus de 60 participants et un « chat » de 2 heures sur Internet), à travers les conférences de toutes sortes faisant appel à des intervenants français et étrangers, grâce aussi à la création de la revue mensuelle Objections et au site Internet qui en est le relais, nous avons montré tout au long de l’année qu’il était possible de poursuivre une critique constructive du Concile tout en servant de relais à l’enseignement de Benoît XVI.

Si malgré l’exiguïté de nos locaux de la rue Saint-Joseph, nous n’avons cessé de réunir des fidèles, c’est que cette position, sans compromis et sans étroitesse, correspond aux attentes de beaucoup parmi vous, qui veulent jouir de toutes les richesses de la Tradition catholique sans fermer leurs esprits et leurs cœurs aux évolutions positives qui se font jour dans l’Eglise actuellement.

Je vous entretiendrai sans doute bientôt des décisions qui seront prises à Rome pour mieux baliser ce chemin de crête qui doit être le nôtre.

En attendant nous devons inlassablement transmettre en prêchant à temps et à contre temps comme le recommande Saint Paul. Il y a eu 18 baptêmes au Centre Saint Paul et à Tournan en Brie cette année. Les catéchismes ont permis la formation de six enfants pour la communion privée et de huit jeunes qui ont fait ou vont faire leur communion solennelle. Ces résultats sont modestes ! Ils manifestent néanmoins la vitalité chrétienne de notre Centre Culturel. N’hésitez pas à recommander nos catéchismes à vos amis, traditionalistes ou non.

Les épreuves ne nous ont pas manqué malgré les joies. Monsieur l’abbé Debourge qui nous manifestait tant de bienveillante attention a été trop vite enlevé à l’affection de ses amis. Monsieur l’abbé Paul Riquier qui a assuré maints remplacements, venant exprès de l’école de la Croix des Vents à Sées, a été frappé d’une crise cardiaque au volant de sa voiture. Pour lui, nos prières sont encore indispensables. Quant à Monsieur l’abbé Aulagnier, il nous a fait très peur, alors que nous étions plusieurs prêtres à Rome à la fin du mois d’avril.

Heureusement, semble t-il, plus de peur que de mal ! Mais pour ce valeureux combattant de bonnes vacances cet été ne sont pas superflues.

Nous avons beaucoup de projets pour l’année à venir, je vous en entretiendrai bientôt et sans doute aussi très vite des bonnes nouvelles de Rome.

Si ce type d’apostolat culturel vous intéresse, n’hésitez pas à nous rendre visite rue Saint-Joseph à Paris. Vous pouvez aussi vous abonner à notre revue Objections ou tout simplement soutenir l’une ou l’autre de nos associations (un reçu fiscal vous sera délivré permettant de déduire de vos impôts 66% du montant de votre don).

Que Dieu bénisse votre générosité qui est le moteur de notre action pour que la Tradition catholique retrouve dans l’Eglise son droit et dans le monde son éclat.

Abbé Guillaume de Tanoüarn +