mercredi 25 mars 2009

Religion du préservatif ?

Chez certains bretteurs au service du pape Benoît XVI, attaqué aujourd'hui comme l'était le Christ par l'opinion publique (voir l'Evangile de mardi dans la forme classique du rite romain), on trouve l'expression "religion du préservatif". On opposerait la religion du préservatif à d'autres.
Le terme de religion est sans doute un peu fort. Mais c'est bien de la fin ultime de l'homme qu'il s'agit néanmoins.

La fin ultime est-elle le plaisir, c'est-à-dire la satisfaction du désir ?

Ou bien la fin ultime est-elle au-delà du désir et capable de diriger, d'ordonner, de freiner, de maîtriser l'élan du désir ?

Poser la question : existe-t-il un au-delà de la capote, c'est identiquement poser la question : existe-t-il une maîtrise du désir qui provient forcément d'un impératif plus grand que lui ?

L'un d'entre vous me pose une question de manière très touchante au sujet de la contraception et de ce moyen contraceptif propre (sans effet secondaire ni risque d'avortement) que représente le préservatif. Mais dans la polémique actuelle sur le préservatif, nous ne sommes pas dans l'ordre privé, où l'on peut toujours tenter de mettre en oeuvre la casuistique du volontaire indirect. Nous sommes dans l'ordre des actions publiques. Dans cet ordre, comme dit très bien Mgr Vingt-Trois, il vaut toujours mieux faire jouer la liberté humaine que les moyens mécaniques. La meilleure barrière n'est pas en caoutchouc. Il s'agit toujours pour l'homme de s'assumer, d'assumer sa responsabilité devant Dieu, de la mesurer et en tout cas de l'exercer.

Dans ce domaine de l'intime, il n'y a aucune raison que Big brother décide pour nous et qu'une Opinion publique mondialisée nous explique comment il faut se comporter et comment il faut sortir, couvert ou non ! S'il le fait, cela signifie que l'amour devient un produit de consommation, soumis, comme les autres produits de consommation, à des règlementations publiques.

1 commentaire:

  1. Non pas religion mais injonction de la capote. Mieux: injonction de se trouver en situation de l’utiliser. Un grand souffle médiatique nous enveloppe et alpague chacun : «Vous jeune homme, ce soir, vous mettrez une capote!». Le jeune homme acquiesce en ricanant, il n’avouera jamais l’inavouable. Et l’inavouable, depuis une génération, ce que ce jeune homme ne concèdera jamais et surtout pas devant ses copains (ils sont dans la même situation) c’est qu’il n’a personne et n’a jamais eu personne avec qui utiliser cette fichue capote! Un sketch de Smaïn (j’espère que ma mémoire ne me joue pas de tour) résume la situation : «le sida ne passera pas par moi! d’abord parce que je mets des capotes, et ensuite parce que je ne couche pas!» Il ajoute désolé: «je voudrais bien, ce sont elles qui ne veulent pas.»

    A la base, un grand mensonge: «Aujourd’hui les gens ont la vie sexuelle qu’ils veulent.» Ca fait partie du modèle de société (TF1, Elle, FunRadio) de même que tout le monde est censé aller au ski, driver sa carrière ou partir en week-end. Ouvrons les yeux ! pour 90% des gens c’est un décor de cinéma. La vie sexuelle qu’ils veulent, les gens? je devine qu’ils ont surtout celle qu’ils peuvent. La solitude, l’âge, la fatigue, la nature blessée… évidemment. Chacun fait avec, fait ce qu’il peut.

    Ce qui nous amène à la seconde grande tromperie : «Les relations sexuelles, ça fait des étincelles». Sur la route de Chartres je parlais avec un moine, appelons-le le Père Albert. Il me disait : «l’amour est la chose la plus belle que des époux puissent faire sur cette terre. Les époux qui font l’amour s’élèvent…» etc, etc. Aurais-je du lui dire que c’est un peu plus prosaïque? il énonçait un idéal – pour croire que cela se passe comme ça il faut avoir 16 ans ou être le père Albert. C’est tout à son honneur mais concrètement ça ne répond qu’indirectement à la problématique de ceux «que le péché n’a pas encore quitté» (expression que je pique à l’abbé de Tanoüarn pour lui prouver que j’étais attentif toutes ces années où il prêchait à Saint-Nicolas).

    Idéal de pureté chez ce moine, idéal d’impureté dans les medias (pour faire simple), l’un se trompant, l’autre trompant son public qui n’en demande pas moins.

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