vendredi 19 septembre 2014

Réponse à Peregrinus sur les dogmes

Je remercie Peregrinus qui a parfaitement mis en forme une objection, qu'il n'a sans doute pas été le seul à sentir monter. Il est vrai que j'ai insisté lourdement sur le fait que les dogmes n'étaient pas l'objet de notre foi. Voici comment il réagit :
"Bien sûr, la foi n'est pas réductible aux dogmes ; cependant je trouve étrange que vous y insistiez tant. En effet, la pente aujourd'hui la plus générale incline la plupart de nos contemporains même baptisés catholiques à vouloir une foi sans dogmes. Ainsi, il me semble que vous dénoncez un excès qui en soi est condamnable, mais qui dans les faits ne concerne que très peu de chrétiens, tandis que c'est peu dire que l'excès inverse est malheureusement très répandu".
"La foi n'est pas réductible aux dogmes" dites-vous Peregrinus : dont acte. Ce premier point tel que vous le formulez, est décisif. Notre foi n'est pas une idéologie. Elle ne porte pas sur des concepts, le concept de Trinité ou le concept d'incarnation. La foi c'est forcément, à un moment ou à un autre une expérience de Dieu (ou du Bien ou de l'Infini ou de l'être etc.) comme Amour, de Dieu comme aimant et nous aimant et aussi... de nous comme tâchant d'aimer et de l'aimer. J'ai croisé tout à l'heure un garçon qui me demandait le baptême : ce n'est pas toujours le cas à ce stade, il y a des gens qui hésitent parce qu'ils n'ont pas encore expérimenté la douceur du Dieu de Jésus-Christ, il y en a aussi qui sont dans des problématiques plus intellectuelles, fascinés par l'ordre du dogme par exemple, et qui ne se simplifieront que plus tard... Mais lui, ce garçon, indéniablement, il avait la foi : chrétienne, simple, évidente, prête à tout... Le baptême de désir quoi. Et sans forcément connaître la définition de la Trinité ou celle de l'Incarnation, il était prêt à apprendre, à comprendre...

Je voudrais citer deux formules de saint Thomas, l'une empruntée au Pseudo-Denys, que j'avais cueillie il y a longtemps dans le Commentaire qu'en a fait l'Aquinate : Fides est aliqua collocatio mentis in Deum. Les dogmes permettent cette "collocation, cette situation de notre esprit en Dieu, de notre esprit et de Dieu", ils tracent la piste qui évite d'extravaguer, ils nous permettent d'arriver au port. Mais c'est Dieu, c'est Jésus Christ élevé de terre qui nous attire, c'est en Lui que nous voulons nous rendre. Et dans la Somme théologique, vous trouvez cette formule souvent citée : "L'acte de celui qui croit ne se termine pas à un énonciable [à un signifiant dogmatique] mais à la réalité de Dieu" (IIaIIae Q1 a2 ad2), à ce que saint Thomas dans l'article précédent appelle "la vérité première", la vérité incréée.

Tout cela vous l'admettez et de façon classique, vous nous mettez devant deux excès : l'un qui consiste à n'admettre que les dogmes. L'autre qui consiste à exclure les dogmes. Et vous soulignez que le second est beaucoup plus répandu de nos jours que le premier. Là encore je ne saurais que vous donner raison. Mais pour nous qui fréquentons ce Blog, statistiquement, à part notre cher Hadrien et notre cher G2S, à part ceux qui lisent sans forcément se signaler, pour la plupart nous venons d'un enseignement de la foi qui est extrêmement dogmatique.

Il y a un risque idéologique, si l'on définit l'idéologie avec Hannah Arendt comme "l'assujetissement de la Réalité [divine en l'occurrence] à une seule idée", notre idée fixe dogmatique du moment, ou même à un système d'idée a priori. C'est sans doute là ce que le pape François désigne comme une idéologie pour la stigmatiser.

Il nous faut donc non pas rejeter le dogme (horresco referens) mais admettre ce que Pascal appelait "la vérité contraire", sans laquelle l'hérésie pointe le bout de sa frimousse. Dans notre débat, la vérité contraire, par rapport à la foi dogmatique, ce n'est évidemment pas la raison, c'est cette expérience de Dieu, cette situation en Dieu qui est l'objet de la foi.

Souvent homme varie ! Limiter la foi à une expérience de Dieu, c'est s'exposer à confondre la foi avec un élan humain trop humain, qui peut très bien se retourner contre ce qui l'a mobilisé au départ. Ces fois purement subjectives peuvent devenir absurdes. Elles sont de toutes façons extravagantes. Nous avons besoin pour affermir notre foi, de nous rattacher à ce code génétique de notre foi qu'est le dogme pour ne pas raconter n'importe quoi et péter les plombs devant l'admirable Scène divine.

dimanche 14 septembre 2014

Le chrétien Péguy


Mardi 16 septembre, à 20 H, au Centre Saint Paul,
Les usages de Charles Péguy aujourd’hui -- Sébastien Lapaque : Péguy l’antimoderne : son socialisme, sa France et son Dieu -- Abbé Guillaume de Tanoüarn : Un chrétien entre Descartes et Bergson
Sébastien Lapaque, journaliste au Figaro littéraire, et l’abbé de Tanoüarn, directeur du Centre Saint-Paul, débattront sur les usages que l’on peut faire aujourd’hui de la pensée de Charles Péguy. Il est mort, il y a juste cent ans, le 5 septembre 1914, d’une balle en plein front sur les bords de la Marne - après avoir passé la nuit précédant cette mort absurde, comme un enfant de Marie, à orner un autel de la Vierge dans une église de village. Chrétien du Porche pourtant, plutôt qu’enfant de chœur, Péguy avait compris que le christianisme, loin d’être avant tout une orthodoxie pointilleuse, fournissait à sa pensée le moule le plus inclusif qui lui permettait seul de réconcilier ses contradictions personnelles : pacifiste et guerrier, socialiste et conservateur, nationaliste et humaniste, dreyfusard et hostile au « Parti intellectuel », Péguy a quitté cette terre ayant tout juste ses 40 ans – comme Pascal. Ce météore reste, encore aujourd’hui, l’un des grands interprètes du christianisme. Sa voix grave et obsédante, une fois qu’on l’a entendue, ne quitte plus notre mémoire. Nous voulons le saluer durant cette soirée – et le remercier de l’héritage qu’il nous laisse : il est encore intact.

vendredi 12 septembre 2014

Le sacerdoce est un chemin difficile...

Merci à tous ceux qui d'une manière ou d'une autre m'ont assuré de leur proximité, alors que je m'apprête à fêter mon quart de siècle de sacerdoce le 24 septembre prochain. Et parmi tous, merci à Adrien, qui a osé écrire sur ce blog ce que beaucoup de gens pensent tout bas à propos du sacerdoce. Je le cite :
Le sacerdoce est un chemin difficile ? cher G de T ? Pas plus que d'être disciple de Jésus .... d'autant que Jésus n'a institué ni prêtres, ni évêques, ni papes ! Tout cela n'est que prise de pouvoir et imposture ! L'évangile est amour et liberté hors des puissants, des dogmes et du sacerdoce !
Ces lignes me semblent caractéristiques de la doxa contemporaine sur le sacerdoce. Elles expriment une sorte de précompréhension, qui existe avant tout effort de documentation ou de compréhension proprement dite et qui stigmatise le sacerdoce. La Pensée des Lumières a introduit cette préconception dans les esprits, en la reprenant au voeu protestantisme. Plus la peine d'en discuter. Il est entendu que l'Eglise fondée par Jésus Christ a subi une sorte d'OPA de la part d'une caste sacerdotale et que cette OPA se poursuit jusqu'à nos jours.

Il y a un point sur lequel je suis d'accord avec Adrien, c'est le fait qu'être disciple de Jésus est difficile. Il suffit de lire l'Evangile : il y a la voie large, mais elle mène à la perdition et seule la voie étroite mène au Royaume. Aucun exégète ne pourra rien contre cela. Je pense d'ailleurs que le travail de certains pères ou de certaines mères de famille est en lui-même infiniment plus méritoire que la vie que mènent certains prêtres. On trouve la sainteté dans tous les états de vie.

Jésus n'a institué ni prêtre ni évêque ni pape... dites-vous. Mais pourquoi a-t-il regroupé douze apôtres ? Pourquoi, instituant l'eucharistie le Jeudi saint, en déclarant sur du pain azyme : Ceci est mon corps, il a ajouté : "Vous ferez cela vous aussi en vous souvenant de ce que je viens de faire". Pourquoi le soir de sa résurrection dit-il aux apôtres après avoir soufflé sur eux : "Les péchés seront pardonnés à ceux à qui vous les pardonnerez, ils seront retenus à qui vous les retiendrez". Il instituait là les deux grands pouvoirs spirituels qui définissent le sacerdoce catholique : l'eucharistie et la pénitence.

Par ailleurs une hiérarchie est établie durant la vie terrestre du Christ puisque l'évangile de Luc distingue bien les 12 apôtres et les 72 disciples que Jésus envoya deux par deux, pour préparer sa propre prédication. Jésus a bien en vue une Eglise hiérarchique et il dit au premier de ses apôtres, à celui que l'on voit sans cesse parler au nom des douze, et qui n'est pourtant pas "le disciple que Jésus aimait" : "Tu es Pierre [Cephas en hébreu comme l'appelle Paul] et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise". Le terme Eglise, employé ici par le Christ en même temps qu'il désigne Pierre non seulement comme le chef mais comme le fondement, vient de l'Ancien Testament, il signifie l'assemblée des élus de Dieu, ceux que Dieu a choisi.

Par ailleurs, pour quiconque lit les Epîtres, il est très clair que dans l'Eglise la plus primitive il y a un sacerdoce. Attention, si tout le monde est Christ (fils et filles de Dieu dans le Fils), tout le monde est Temple (I Co 6), tout le monde est victime (Rom. 12, 1) et tout le monde est sacrificateur (Cf. Apoc. 1, 6 : "Tu as fais de nous un Royaume et des prêtres" que rejoint le "peuple de prêtres" de I Petr. emprunté à l'Exode). Les prêtres du NT ne sont pas des sacrificateurs mais des "anciens" (presbuteroi) qui ont pour mission de prêcher (I Jean) et de célébrer la messe (cf. I Co 11, 1 sq.). Saint Paul somme ses amis Tite et Timothée dont il a fait des episkopoi, de "n'imposer les mains" pour le sacerdoce qu'avec prudence. La Lettre du pape Clément aux Corinthiens se fait l'écho de la même précaution nécessaire. Dans la littérature chrétienne dite apostolique, la plus primitive, on trouve déjà une Eglise hiérarchique et oh combien ! Il suffit de lire les Lettres de saint Ignace d'Antioche (110), dont la mystique est d'ailleurs toute eucharistique, il suffit de découvrir ce texte somptueux qu'est le récit du martyre de saint Polycarpe (vers 155) pour s'apercevoir que l'égalitarisme des premiers chrétiens est un mythe.  Il est vrai que la communauté de Jérusalem a essayé de pratiquer un communisme intégral en mettant tout en commun. Ils ont mis des décennies à s'en remettre. Toute sa vie Paul fera la quête aux quatre coins du monde romains, pour renflouer ces chrétiens de gauche qui avaient été si divinement imprudents.

Tous les documents que nous avons sans exception nous décrivent un visage de l'Eglise hiérarchique et monarchique qui ressemble à celui qu'elle a aujourd'hui. Etre prêtre, c'est un chemion difficile, mais cela signifie : participer à la mission apostolique. Quel honneur dans la difficulté ! Nous sommes au fond les instruments et les continuateurs de Jésus-Christ.

mardi 9 septembre 2014

Je suis heureux (et un peu ému aussi)...


... de vous annoncer que le 24 septembre prochain, à 19 H, je célébrerai la sainte messe à l'occasion de mes 25 ans de sacerdoce à Saint-Germain l'Auxerrois. L'abbé Gilles Annequin, curé, a accepté d'accueillir tous ceux qui pourront s'unir par leur présence à ma messe d'action de grâce en cette fête de Notre Dame de la Merci pour le rachat des captifs. Je remercie l'abbé Annequin de tout coeur et, pour le fréquenter depuis un an, je sais que le coeur n'est pas un vain mot pour lui. Je souhaite que vous veniez nombreux à la messe et au verre de l'amitié qui suivra. Que ceux qui ne peuvent pas se libérer ce mercredi soir aient une prière à mon intention : je me permets de demander, j'en ai besoin.


Un quart de siècle. Tant de joies spirituelles. Tant d'émotions qui élèvent. Tant de signes montrant que le Seigneur avait accepté ce pauvre don que je lui fis naguère non sans présomption. Tant de visages aimés ou inconnus, tant de forces rendues aux esprits désorientés. Tant de sacrements donnés. La beauté des baptêmes, la joie des mariages, la force sereine des confession, le secret émoi des communions, l'admirable sérénité produite par les extrêmes onction : j'ai participé de tout cela, donnant et volant en même temps ce que je ne possédais pas.

Le sacerdoce est un chemin difficile, mais l'éblouissement des premiers jours se renouvelle d'une manière ou d'une autre au fil des années, comme le savent bien mes frères prêtres.

Merci Seigneur... et comme dit saint Nicolas de Flües, "prenez-moi à moi et donnez-moi à vous".

lundi 8 septembre 2014

Comment lire en filigrane un entretien avec le responsable d’un institut traditionnel… [par Hector]

[par Hector] Je ne sais pas s’il vous arrive de lire Présent et d’y glaner les informations. Il se trouve qu’un entretien avec un ancien supérieur de la Fraternité de la Transfiguration, le Père Jean-Noël (qui succéda à l’abbé Lecareux, fondateur de cet institut), a attiré mon attention (Présent, 6 septembre 2014). Le supérieur répondait à quelques questions posées par Anne Le Pape. Première question : «Quels sont les liens entre votre Fraternité et Ecône?» Le supérieur affirme que la Fraternité fait partie des «Communautés amies de la Fraternité Saint Pie X, qui profitent de l’apostolat des évêques, notamment pour se faire ordonner leurs prêtres. Il serait difficile pour nous de faire ordonner nos prêtres par des évêques diocésains.» La raison ? Elle est donnée dans la phrase suivante : « Il y aurait des conditions inacceptables comme l’obligation d’une formation religieuse au sein d’une formation religieuse au sein d’une «communauté «reconnue», ou celle de célébrer la nouvelle messe, de reconnaître tout le Concile, de s’insérer dans la pastorale du diocèse, tout en reconnaissant ''l’œcuménisme''…» En passant au peigne fin ces propos, il y a quand même des choses subtiles. La première est que le Père Jean-Noël affirme qu’«il serait difficile» de recourir aux ordinaires diocésains pour les raisons exposées en sus. «Difficile», donc, mais pas impossible. La nuance est là, car cela signifierait-il que si les conditions étaient modifiées, il y aurait un assouplissement, rendant possible le recourir à l’ordinaire diocésain ? Bref, «il serait difficile» en l’état actuel des choses, si l’on voulait compléter. Le Père Jean-Noël donne donc ces « conditions inacceptables », mais a contrario, qu’est-ce qui empêche de les rendre «acceptables». Comment le deviendraient-elles ? Examinons-les une par une. Première condition «inacceptable» : «l’obligation d’une formation religieuse au sein d’une communauté ''reconnue''». Or, si la formation se fait en « interne », comme on dit, ou si elles est prodiguée par des instituts traditionnels, on pourrait estimer qu’elle deviendrait alors « acceptable ». Deuxième condition «inacceptable» : la célébration de la nouvelle messe. C’est effectivement une condition précise, mais, que je sache, les instituts Ecclesia Dei célèbrent exclusivement la forme extraordinaire du rite romain. À ce jour, ni l’IBP, ni la Fraternité Saint-Pierre ne sont biformalistes et il ne semble pas que la célébration selon les deux formes soit la condition indispensable pour régulariser sa situation canonique… Depuis 2002, il existe un certain nombre de communautés ayant régularisé leur situation sans avoir été dans l’obligation de célébrer selon le nouveau missel. Troisième condition « inacceptable » : «reconnaître tout le concile». Cette condition peut aussi être tournée, car si on lit le Père Jean-Noël, on pourrait parfaitement se limiter à une reconnaissance «partielle». Avec une clause de style du type : «à la lumière de la Tradition», et en tenant compte du fait qu’il existe une hiérarchie dans les enseignements conciliaires. Il ne semble pas que le pape François ait posé un tel préalable de reconnaissance totale, car on se doute que le concile Vatican II comporte des textes d’inégale valeur et des affirmations de différentes nature, les unes de caractère sociologique et descriptif, les autres de caractère doctrinal (sacramentalité de l’épiscopat). Très honnêtement, Rome a-t-elle demandé à des communautés «tradies» de reconnaître qu’aujourd’hui « les hommes communiquent mieux» ou que l’on passe d’une situation dynamique à une situation dynamique ? Quatrième condition «inacceptable»: «s’insérer dans la pastorale du diocèse». La pastorale, c’est justement un concept flou qui permet de dire tout et son contraire. Et si cette pastorale se basait justement sur l’acceptation des forces «traditionnelles» dans le diocèse, ne deviendrait-elle pas acceptable ? Là aussi, nous ne sommes pas dans une condition douloureuse, dès lors qu’elle est bien tournée. Cinquième condition «inacceptable» : «tout en reconnaissant "l’œcuménisme"». S’il y a une pratique qui est justement insusceptible d’interprétation univoque dans l’Eglise catholique de ces cinquante dernières années, c’est bien l’œcuménisme. Quel œcuménisme ? Celui de Dominus Jesus, d’Anglicanorum Coetibus ou celui de la communauté de Bose en passant par une variante plus spirituelle et plus priante de Taizé ? Mieux la déclaration conciliaire Unitatis Redintegratio n’a jamais défini de pratique-type d’œcuménisme, ni en quoi devait consister l’unité retrouvée… Au pire, c’est un texte avec une doctrine en filigrane, qui laisse une (large) marge de manœuvre à de futurs interprètes. Au mieux, c’est une simple contribution à un problème complexe, dont la clé se trouve à Rome. Et puis il y aussi un «truc» qui devrait rassurer les esprits les plus traditionnels : le protestantisme, en Europe, s’est bien effondré depuis un siècle. Ça, on ne le dit pas trop, mais le protestantisme est non seulement minoritaire, mais tend à devenir une coquille vide. Emmanuel Todd disait que sa phase terminale remontait aux années 1930. Le cardinal Newman constatait qu’en, un sens, le protestantisme avait déjà disparu. Une hérésie, au maximum, cela dure trois siècles, donc le protestantisme est bien mort au 19ème siècle et ce que Vatican II a fait, c’est de tendre la main à un cadavre déliquescent, pas à un adversaire plein de ressources, prêt à vous subvertir… Personnellement, je ne me suis jamais fait agresser par des animaux empaillés… Quelques exemples d’écroulement du protestantisme ? Au-delà des chiffres ou de la transformation des rigidités protestantes en rigidités libertaires, on allume des cierges dans certaines églises protestantes, comme à Edinburgh, à l’église Saint-Gilles… Vous imaginez cela il y a un siècle ? Certes, il y a les évangéliques, mais, eux, ils sont incontrôlables et se moquent un peu de l’œcuménisme. Enfin, il y a aussi l’Orthodoxie. Très honnêtement, sa difficulté à s’organiser, ses divisions canoniques et sa survie difficile (en Orient comme ailleurs) la transforment en modèle peu attrayant… Ah oui, vous me diriez : il y a la vitalité de l’Eglise russe. C’est probable, mais la trop forte proximité avec l’Etat poutinien, son instrumentalisation évidente constituent aussi des talons d’Achille qui, un jour ou l’autre, se retourneront contre elle. Et puis il y a aussi un argument : la Russie se sécularise aussi et ce ne sont pas les photos officielles où des évêques orthodoxes côtoient les dignitaires du Kremlin qui changeront les choses… Bref, l’œcuménisme est peut-être davantage une coquille vide qu’une machine dénaturante…

Enfin, je souhaiterais conclure avec une autre affirmation du Père Jean-Noël qui rompt avec toute idée d’exclusivisme dont les communautés proches de la FSSPX pourraient être accusées :
«l’Eglise ne se limite pas à la Tradition. Nous ne devons pas penser que nous sommes les seuls à œuvrer pour le règne de Dieu. Nous constituons une force à vive au sein de l’Eglise pour l’aider à se relever et nous gardons, malgré cette crise du haut clergé, un attachement indéfectible au siège romain.»
Voilà qui est dit !

dimanche 7 septembre 2014

François Hollande et (est?) la tranche du salami

Ne pas confondre!
A gauche, la tranche *DU* salami.
A droite, les tranches *DE* salami.
Certains lecteurs n’étant pas parfaitement francophones, je précise la différence entre la tranche ‘de’ salami, et la tranche ‘du’ salami. Le tranche de salami est cette rondelle que l’on découpe, généralement pour la manger. Par contre, la tranche ‘du’ salami est la surface que l’on obtient quand on a tranché dans le salami. On parle de la même manière de la tranche du livre, etc.

Cette tranche nous montre l’intérieur du salami. Ces petits grains de gras et de chair qui sont mis en avant, ce n’est jamais que l’intérieur du salami. Certes ils sont mis en valeur, mais ils ne représentent jamais que le salami: sa composition. Si l’on avait tranché dans une andouillette, ou dans un saucisse de Vire, le résultat eut été différent.

De même, je crois que les personnes en vue dans la société française (le monde du spectacle, qu’il soit politique, culturel ou médiatique) sont représentatives de la société française: elles en représentent la tranche.

Quand on coupe dans le salami ‘Russie’, on voit Pavel Lounguine et Vladimir Poutine. Quand on coupe dans le salami ‘Allemagne’ on voit  Till Lindemann et Angela Merkel. Et quand on coupe dans le salami ‘France’, on voit Laurent Ruquier et François Hollande. On peut manier le couteau pour obtenir une autre tranche (David Pujadas et Alain Juppé? Amélie Nothomb et Jean-François Copé? Djamel Debbouze et Monsieur Bruni?) mais ça reste en gros le même salami.

Amis lecteurs, l’image vaut ce qu’elle vaut, et je ne prétends pas qu’elle convienne à chaque coup. Mais tout de même, il y a quelque chose de cette ordre là, quelle que soit l'échelle, aussi bien en politique ou en religion. Je ne crois pas du tout qu’existerait un gros méchant tirant les ficelles des marionnettes que nous serions. Un exemple entre mille: Les livres de Dominique Venner, de Thucydide ou d’Alain de Benoist sont dans les bibliothèques municipales de Paris. A qui la faute si on les lit moins que les mémoires de Rika Zaraï?

vendredi 5 septembre 2014

Pour saluer Péguy (mort le 5 septembre 1914, à l'ennemi)

"Le 5 septembre 1914, tombait au champ d’honneur l’écrivain Charles Péguy, lieutenant au 276ème régiment d’infanterie, mortellement touché d’une balle en plein front près de Villeroy (Seine-et-Marne). Une mort qui est le couronnement de toute une vie et donne un relief particulier à son œuvre, scellée, par le sang versé". Il est mort, dès le début, il est mort pur d'une sale guerre (la plus sale des guerres, celle de 14), il est mort assez tôt, dès les premiers jours, il a pu entendre ses propres vers : "Heureux ceux qui sont morts pour la patrie charnelle...". Il nous laisse son oeuvre, vierge, son oeuvre pleine des enthousiasmes et des intuitions de celui qui avait cru possible, socialiste et dreyfusard, ami de Jean Jaurès avant d'en devenir l'adversaire, de refonder la Cité des hommes sur l'amour - il voulait parler bien sûr de l'amour de Dieu.

Que dire à propos de sa mort ? Que dire de son message ? 

J'aime beaucoup ses Notes sur M. Bergson (où il est question de Descartes) et sa Note conjointe sur M. Descartes (où il est question de Bergson). Il me semble à l'apogée de son génie. Il me semble qu'il dit ce qu'il a à dire. Et ce qu'il a à dire ressemble vraiment beaucoup à ce que Maurice Barrès a à dire. Le dreyfusard opposé à ce qu'il appelle le Parti des intellectuels ressemble comme un frère à l'antidreyfusard qui dans les Familles spirituelles de la France abjurera bientôt cette malsaine religion politique. L'un et l'autre ont en commun ce qui les a fait Français, un christianisme de derrière les fagots, qui est fondé sur le coeur. Qui parle mieux de Pascal que Barrès ?

A ma connaissance, Péguy parle peu du coeur. Mais c'est parce qu'il en a et dans la mesure où il en a. Voici ce qu'il dit dans sa Note sur M. Bergson : "Il faut renoncer à cette idée que le pathétique forme un Royaume inférieur. Il est comme les autres. Il est comme dans Molière, il est inférieur quand il est inférieur et il n'est pas inférieur quand il n'est pas inférieur. Il ne fait pas exception à ces règles générales de niveau. Il n'est point inférieur en lui-même parce qu'il est le pathétique. Il est inférieur quand il est de mauvaise, de basse qualité. (...) Je ne vois rien d'humain qui soit supérieur au pathgétique de Sophocle et pour un demi choeur d'Antigone, je donnerais les trois Critiques, précédées d'un demi quarteron de Prolégomènes".

Le pathétique de Sophocle est plus intelligent, plus compréhensif que le rationalisme de Kant, l'auteur des trois Critiques et des deux Prolégomènes (Prolégomènes à toute métaphysique et Fondements de la Métaphysique des moeurs).? Cette critique de Kant, philosophe officiel de la IIIème République, à travers des "gens biens" comme les deux Jules, Lagneau et Lachelier, on la retrouve dans.... Les Déracinés de Maurice Barrès. C'est la même.

Le véritable inventeur du rationalisme moderne, c'est Kant et pas Descartes, c'est le philosophe des limites et de l'agnosticisme obligatoire et non le cavalier français découvreur d'évidences. La raison de Kant est vespérale, c'est déjà celle de Hegel : "Au crépuscule l'oiseau de Minerve prend son envol". C'est celle de notre modernité qui n'en peut plus d'échouer alors qu'elle a TOUS les moyens de réussir. Péguy ne supporte pas la raison vespérale de Hegel, des Sorbonnards et des commentateurs. Il en appelle à une raison matutinale : non pas celle du fait accompli qui, dans l'élan kantien et révolutionnaire est celle de tous les hégéliens et de tous les marxiens, mais celle de la nouveauté vitale et de l'audace, de la découverte et de l'évidence. La raison cartésienne tout simplement, l'esprit clair, qui, apportant la transparence, projette partout l'analogie dans une sorte de calque et de décalque sans cesse renouvelé. Comme dit Pascal, il ne faut pas perdre la grande pensée de la ressemblance !

Péguy s'est voulu un héraut de la pensée matutinale et dans cet immense effort de découverte et de redécouverte, il a un saint patron qu'il appelle non sans emphase rétrospective M. Descartes. Voici ce qu'il en dit, voici comme il l'évoque, debout sur l'immense champ de la Pensée comme sur un champ de bataille : "L'audace seule m'intéresse, l'audace seule est grande. Y eut-il jamais audace aussi belle et aussi noblement et modestement cavalière ; et aussi décente et aussi couronnée. Y eut-il jamais aussi grande audace et atteinte de fortune, y eut-il jamais mouvement de la pensée comparable à celui de ce Français qui a trouvé des cieux. Et il n'a pas trouvé seulement les cieux, il a trouvé une terre. Car enfin s'il ne l'avait pas trouvée... Et non seulement une terre, mais "même sur la terre de l'eau, de l'air, du feu, des minéraux et quelques autres telles choses qui sont les plus communes de toutes et les plus simples, et par conséquent les plus aisés à connaître. Puis lorsque j'ai voulu descendre à celles..." alors, mais alors seulement il ne les a plus trouvés et il a eu besoin que la discrimination de l'expérience vînt au devant de lui. Jusqu'alors (dit-il), (croit-il), il n'en avait pas eu besoin. Il suivait la route royale qui ne trompe pas [celle de l'esprit]. C'est seulement en arrivant dans cette forêt de Fontainebleau qu'il a hésité à la croix du Grand Veneur".

Merveilleuse poésie de la Pensée, qui échappera toujours à Kant et à ses Critiques ou à ses Prolégomènes. Péguy avait tout compris. L'audace seule est intéressante. Il en est mort ce 5 septembre, il y a cent ans. Mort d'avoir trouvé lui aussi, non pas des cieux, ni une terre, mais le Royaume caché aux sages et aux savants que Dieu réserve aux humbles.

mercredi 3 septembre 2014

Censure et mise au point

Chers amis,

Merci d'animer notre conversation. Je suis heureux que sur Metablog nous publiions régulièrement des textes de contributeurs qui sont souvent de grande qualité, qui manifestent une originalité de pensée (de cela je m'enorgueillirais presque alors que c'est la vôtre) et toujours une vraie sincérité.

Sur la censure dont parfois (le moins souvent possible) les intervenants sont les... victimes (oui : n'ayons pas peur des mots), je voudrais dire des choses très simples : la loi française ne permet pas que l'on parle de tout sans précaution et les limites qu'elle pose sont compliquées à identifier. Ce qui est condamné par la loi ce n'est pas seulement le racisme ou l'antisémitisme (qui par ailleurs sont des péchés que l'Eglise condamne comme tels) mais l'incitation à la haine, c'est-à-dire quelque chose d'éminemment subjectif. On reproche à une femme d'être incitative (on la traite de p... pour faire court) mais c'est surtout quand on s'est pris un rateau. L'incitation est une notion éminemment subjective ; j'ai demandé à notre cher RF d'en être juge et je le remercie de sa modération quotidienne. Il est essentiel que nous ne prêtions pas le flan à ce genre d'attaque, autant qu'il est fondamental que nous ne cédions à aucune forme de racisme. Par ailleurs je le remercie ici de l'originalité des aperçus qu'il nous offre (et pas seulement sur la Pologne) : c'est une grande richesse pour Metablog.

Lorsque une censure a lieu, le plus souvent, il ne s'agit pas d'attaquer les personnes censurées, qui n'ont pas forcément conscience qu'elles franchissent la ligne blanche, mais de refuser la manière dont subjectivement leur texte peut ou risque d'être (mal) compris.

Quant au racisme, c'est une manière matérialiste d'évaluer les personnes selon leur origine géographique et non selon leur nature et selon leur destinée surnaturelle. Le racisme - Pierre-André Taguieff le rappelait dans son Dictionnaire dont j'ai déjà parlé ici - participe de l'encyclopédisme du XVIIIème siècle (Voltaire) et du scientisme du XIXème siècle. Il est un symptôme civilisationnel de reflux de la chrétienté catholique (c'est-à-dire universelle).

L'antisémitisme ? Ce sentiment est à plusieurs détentes.

René Girard insiste pour montrer dans ce "préjugé" (au sens de Taguieff) une application de sa théorie du bouc émissaire. Les groupes humains ont toujours besoin de victimes émissaires. Aujourd'hui c'est souvent "l'extrême droite" qui a pris la place du judaïsme dans ce rôle de pourvoyeur ou de pourvoyeuse de victimes. 

Mais l'antisémitisme est quelque chose de trop complexe pour qu'on le réduise à cette théorie, si pertinente soit-elle. On peut parler aussi de concurrence religieuse : la concurrence entre judaïsme et christianisme dès les premiers temps de l'Eglise a été dramatique, comme une guerre de religion qui durerait des siècles. La judéophobie actuelle est également religieuse : elle provient de la concurrence pour le Temple de Jérusalem (à l'emplacement duquel se trouve la Mosquée Al Aksa, les juifs devant se contenter, en contrebas, du Mur des Lamentations) ; cette "nouvelle" judéophobie s'enracine dans des croyances eschatologiques musulmanes très anciennes et souvent non écrites, mais dont la dureté est terrible. Comme me disait un barbu un jour dans un taxi, il faudra supprimer tous les juifs avant le retour du Christ, mais ne le dites pas aux journalistes. Je crois que pour l'islam radical il faut supprimer l'histoire tout simplement et qu'il ne reste qu'eux dans une uchronie primitiviste littéralement affolante. Cette nouvelle apocalypse est la plus folle de toutes. 

Enfin je crois comme Pascal que les Juifs demeurent les témoins de la Révélation divine et que leur permanence à travers les siècles est voulue par Dieu pour un motif qui ne nous est pas encore pleinement connu. La destruction des juifs d'Europe a été l'acte d'un paganisme fou, refusant le peuple porte Dieu, refusant le caractère évidemment surnaturel de leur histoire. C'est là me semble-t-il la singularité - surnaturelle - de la Shoah.

Reste une question qui n'est pas la plus facile : quelles sont les fins de l'antiracisme ambiant ? Supprimer le racisme ou plutôt le susciter et en jouer en faisant de la question de la race un nouveau discriminant "positif" ? L'antiracisme a d'abord été une stratégie électorale des années 80, Lionel Jospin, ce grand honnête homme, vient de le reconnaître. Aujourd'hui, surfant sur le racisme anti-babtou, courant dans les cités mais pas seulement là, il est utilisé sans vergogne pour dynamiser les dialectiques sociales et produire la catastrophe créatrice dans une société française dont on a décidé qu'en tant que française et chrétienne, elle avait fait son temps.

mardi 2 septembre 2014

Chrétiens en danger : les raisons d'espérer

Pour la première conférence du mardi au Centre Saint Paul, le 9 septembre prochain à 20 H 15, c'est Marc Fromager, directeur de l'Aide à l'Eglise en Détresse pour la France qui viendra présenter son nouveau livre : Chrétiens en danger : vingt raisons d'espérer.

Que les chrétiens aujourd'hui soient en danger, nous ne le savons que trop. L'islam radical fait la guerre par la purification ethnique dans le pseudo-Califat, par le viol organisé au Nigéria (rapt des femmes chrétiennes) et en Angleterre (si le viol est fécond l'enfant doit être déclaré musulman ou avorté), par les menaces terroristes un peu partout dans le monde mais en particulier récemment contre le pape et contre le Vatican.

Quelles sont nos raisons d'espérer : le directeur de l'Aide à l'Eglise en Détresse, dont c'est vraiment le sujet d'intervention, nous montrera comment - et à quelles conditions - peut avoir lieu un renversement de situation. Enfin un discours constructif !

lundi 1 septembre 2014

Un prêtre doit-il éviter de faire de la politique ?

Je réponds avec un peu de retard à une gentille algarade de l'un d'entre vous sur l'air de "chouette l'abbé est de retour" (c'est vrai que j'avais pris quelques vacances de ce blog cet été, je m'en confesse), enchaînant avec un petit couplet aigre-doux sur le fait que, parce que prêtre, je ne comprenais rien à la politique et ne pouvait pas en parler. Cher ami, vous me donnez l'occasion rêvée pour faire le point sur cette épineuse question : les prêtres doivent-ils s'abstenir en politique ?

Je voudrais dire d'abord de quoi les prêtres doivent s'abstenir en matière politique : un prêtre ne peut être membre d'un Parti, sous peine de perdre l'universalité (la catholicité) de son sacerdoce. En effet, un Parti c'est à la fois une partie des citoyens opposée aux autres, et, dans cette opposition même, qui n'est pas religieuse mais civique, c'est une discipline (la discipline de parti), à travers laquelle on vous enjoint de dire ceci et pas cela, de frayer avec un tel et pas un tel, et même de penser une chose et pas une autre.

Par ailleurs je suis vraiment d'accord avec Vatican II, insistant sur la notion d'autonomie du politique. C'était d'ailleurs autrefois (dans les années 20 et 30) la position de Charles Maurras, qui lui avait été reprochée et par le pape Pie XI (pape autoritaire s'il en fut sorte de Boniface VIII des temps modernes, mais tellement intelligent...) et par Jacques Maritain dans les volumes anonymes publiés à l'époque (Clairvoyance de Rome et un autre qui devait s'appeler - de mémoire - Sous le joug de l'obéissance [à Rome bien sûr]).

Qu'est-ce que l'autonomie du politique ? C'est l'idée qu'il existe un bien spécifiquement politique, non pas contraire à la morale mais cependant qui n'est pas de nature morale... Saint Thomas, dans la IaIIae, définissait le bien commun politique comme pacificus status civitatis. L'Etat tranquille de la Cité. En quoi il se révélait très proche de la gouvernance médiévale en général et capétienne en particulier : le roi rend la justice, il est là pour apaiser les conflits entre les petits et les grands, mais pas pour imposer l'enseignement de l'Eglise par le glaive du temporel. Les règles de la paix sociale dépendent chaque fois d'un contexte différent et d'une connaissance de la chose politique que l'homme d'Eglise n'a pas.

La politique est donc bien un domaine au sein duquel le Pouvoir spirituel qui est l'Eglise ne peut pas s'immiscer. Pourtant il appartient au Pasteur - et ce n'est pas facultatif pour lui - de connaître le terrain dans lequel il mène paître ses ouailles.

En ce deuxième sens il est hélas plus que jamais nécessaire qu'un prêtre - ou a fortiori un évêque - fasse de la politique, non pas pour reprendre en choeur le Politiquement correct du moment, mais pour analyser, éclaircir, guider et avertir. Voyez Mgr Nona, évêque de Mossoul, à la fin du mois d'août dernier, il s'est adressé non seulement à ses chaldéens, mais à tous les chrétiens, d'Orient et d'Occident, en termes fermes: «Nos souffrances d’aujourd’hui sont un prélude aux vôtres, chrétiens européens et occidentaux qui souffrirez aussi dans un proche avenir».

«J’ai perdu mon diocèse», a déclaré l’archevêque. «L’emplacement physique de mon ministère a été occupé par des islamistes radicaux qui veulent que nous nous convertissions ou soyons tués. Mais ma communauté est encore en vie.»

Vous direz sans doute que cet évêque fait de la politique et que le rapprochement qu'il n'hésite pas à effectuer entre la situation en Orient et en Occident est excessif. Pour moi c'est un bon Pasteur : il prend ses responsabilité, à la face de l'Eglise universelle.